La pandémie de Covid-19 sévit partout dans le monde et met à rude épreuve les systèmes de santé. Tous les gouvernements du monde entier ont adopté des mesures restrictives de mouvements et de confinement. Ce bouleversement a eu un impact profond sur l’accès aux informations et aux services de planification familiale ainsi que sur la santé sexuelle et reproductive en général.
Les services de contraception et de planification familiale sont des éléments de base des services de santé essentielle et l’accès à ces services est un droit humain fondamental. Les conséquences de ne pas fournir ces services peuvent résulter en une croissance de la mortalité maternelle et néonatale à cause d’une augmentation
des grossesses involontaires et non planifiées.
l’UNFPA, rapporte que selon des données publiées par l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive ; 47 millions de femmes dans 114 pays à faible et moyen revenu risquent de ne pas pouvoir accéder à des contraceptifs modernes et 7 millions de grossesses non désirées devraient se produire si le confinement se poursuit pendant 6 mois et si les services de santé sont fortement perturbés. Chaque période de trois mois supplémentaire de poursuite du confinement signifie que jusqu’à deux millions de femmes supplémentaires risquent de ne pas pouvoir utiliser de contraceptifs modernes.
D’une part, l’AMPF étant membre à part entière de la Fédération Internationale de Planification Familiale depuis 1971; s’inscrit dans les directives de l’IPPF qui préconise d’élargir l’accès aux services sans contact et à l’autogestion des soins SSR du fait qu’il existe un besoin patent en matière de santé sexuelle et reproductive à l’état actuel.
D’autre part, et dans le cadre de son rôle de garant de la CIPD, l’UNFPA s’est fixé comme objectif minimal de susciter un engagement en vue de mettre fin aux besoins non satisfaits en planification familiale, d’éliminer les décès maternels évitables et d’éradiquer la violence basée sur le genre, et les pratiques néfastes envers les femmes et les filles à l’horizon 2021.
Par conséquent, même en cas de crise, les services de santé sexuelle et reproductive sont essentiels et doivent se poursuivre sans interruption. La prestation de services de santé sexuelle et reproductive, y compris les soins de santé maternelle, les services de planification familiale, et les services liés à la prise en charge des victimes de la violence basée sur le genre sont au cœur des besoins de santé pour la population, des droits et du bien-être des femmes et des jeunes filles.
Le détournement de l’attention et des ressources essentielles loin de ces dispositions peut entraîner une aggravation de la mortalité et de la morbidité maternelles et néonatales. La pandémie du COVID-19 pourrait en effet avoir des répercussions désastreuses sur les femmes et les filles partout dans le monde. A cet effet l’AMPF garde ses points de prestations de services ouverts pour les consultations urgentes ; la communication téléphonique l’utilisation des plates formes électroniques sont privilégiées avec les personnes qui ont un besoin d’auto-soins en matière de SSR. Alors que nous constatons que le plus grand impact à ce jour a été sur les consultations pré et post natales.
Dans ce contexte soucieux, l’AMPF en partenariat avec l’UNFPA ont mené une «rapid assessement» de cette situation pour déterminer l’impact, de la pandémie du COVID 19 sur les services de planification familiale et établir des orientations stratégiques en faveur du maintien et la non interruption de ces services qui sont au cœur des besoins de santé reproductive, des droits et du bien-être des femmes et des jeunes filles.